[Textes
Juillet 2016 / dessins 2000 / 2001]
La taille du cristal multidimensionnel
quantique
Ce qui fait la spécificité de
chaque être, est sa structure géométrique intime. Cette structure est amenée à
évoluer par une construction constante. Tailler son cristal intérieur est
l’acte de vie qui me semble le plus essentiel. Aucune expérience sur terre ne
devrait être faite autrement que pour mener à bien cette tâche de tailler son
cristal intérieur, lui rendre son aspect quantique et multidimensionnel, à
partir de notre propre singularité. Car chaque cristal est unique. Chacun qui a
entamé le processus de tailler son cristal intérieur devient un être singulier,
un être unique, un être dans sa spécificité.
Ce que je ressens des autistes,
est qu’ils sont une famille atypique de cristaux, leur cristal est particulier,
ou peut-être sont-ils spontanément dans la conscience que l’important, dans
leur vie, est le temps accordé à tailler ce cristal pour le rendre plus
spécifique encore. Les autistes ont cela en commun de passer beaucoup de temps
au développement de leur spécificité, comme si rien d’autre n’avait autant
d’importance. Comme si la connaissance et la conscience de leur spécificité, de
leur fonctionnement (et dysfonctionnement) intime, pouvait devenir une activité
principale jusqu’à l’envahissement.
Le cristal intime des autistes est
encodé d’une façon différente, et lorsque la pointe du cristal rencontre la
texture de la matrice de réalité existante, quelque chose se produit, une sorte
d’incompatibilité, de répulsion profonde. L’information encodée dans ce cristal
ne s’emboîte pas avec la texture matricielle, et c’est un long travail de
patience pour l’individu, que de trouver des codes d’accès et de fonctionnement
qui lui sont étrangers ; ou encore, d’attendre que les acteurs de la
matrice usuelle l’aient suffisamment fait évoluer, par leur propre évolution de
conscience, pour que l’énergie et les règles qui l’animent en deviennent
acceptables. C’est le travail collectif de transformation de la matrice usuelle
qui fera qu’un jour, les autistes pourront emboiter leur cristal dans la
texture matricielle et le faire fonctionner de façon plus aisée, au lieu de
tant de dysfonctionnements.
Alors les autistes apparaîtront
tels qu’ils ont toujours été sans même pouvoir le manifester. Et ils
apporteront leur pierre essentielle au nouveau
paradigme humain qui pose déjà tous ses ancrages de mutation.
La fleur-cristal des autistes
Chaque être possède au fond de son
cœur un cristal taillé en fonction des qualités à développer ou déjà
développées tout au long de la vie.
Le cristal des autistes est taillé
pour une mission particulière. Il fonctionne comme un capteur
multidimensionnel, capable de traiter des informations de haut niveau pourvu
qu’elles soient en relation avec un champ très précis qui corresponde au champ
d’action de l’individu. Aussi, chaque autiste est un être singulier, ce n’est
pas tant à ses symptômes qu’on peut le reconnaître, puisqu’il se peut que des
autistes aux symptômes très différents, voire radicalement opposés, soient indifféremment
validés dans ce diagnostic. En fait, il s’agit plutôt d’une construction
interne globale, singulière et spécifique. L’identité autistique obéit plutôt à
un paradigme nouveau, radicalement mutant, et qui se rend visible de par la
multiplication du phénomène, que les personnes aient été diagnostiquées ou non.
Les autistes savent très bien ce
pour quoi ils sont venus, ce qu’ils sont venus développer, et ils ne perdent
pas de temps à autre chose (= intérêts restreints voire obsessionnels), ils
n’ont pas besoin qu’on leur indique comment s’y prendre (= autodidactes). Ils
échappent au temps et à l’espace tels que définis dans l’ancien paradigme
tridimensionnel (ou au contraire le ritualisent de façon hyper exacte, sans
doute pour mieux en apprivoiser cette version linéarisée). Pour les autistes,
le nouveau paradigme qui les anime relève d’une pensée non linéaire,
multidimensionnelle et quantique.
Cet aspect sera plus ou moins
développé par chacun, mais cela peut être la base d’une nouvelle famille, et
ses membres sont en train de s’identifier les uns les autres, et nommer leur
appartenance à quelque chose en émergence qui a été nommé autisme.
Les autistes ont développé une
très grande connaissance d’eux-mêmes, ils ont une grande conscience de leur potentiel,
de leurs dysfonctionnements, de leur singularité. Cette connaissance
d’eux-mêmes est le résultat d’un long parcours à arpenter leur être intérieur.
Cet être intérieur est ce qui leur est le mieux connu. Ce qui leur reste inconnu,
c’est leur être extérieur, c’est ce que peut devenir leur être au contact de la
matrice de réalité extérieure. Car cela vaut un acte de naissance. Il leur
faudrait passer de la connaissance d’eux-mêmes, à la naissance d’eux-mêmes.
Mais ils ont gardé souvenir de leur naissance physique, la matrice de réalité
qu’ils ont découverte était étrange, incompatible avec leur fréquence
vibratoire, certains ont vu toutes leurs fonctions se bloquer, tant le choc a
pu être grand. D’autres au contraire ont développé leur grande intelligence
pour la mettre au service exclusif de comprendre comment il peut être possible
de fonctionner dans une telle matrice de réalité. Les autistes sont des êtres
du silence. Ils ne sont pas encore nés. Ils sont encore dans la matrice interne
qui leur sert de grande protection. Telles des chenilles en attente de devenir
papillons. Leur temps vient, lentement. Ce qui permet leur naissance à la
matrice de réalité extérieure sont les grands changements de conscience dont
cette matrice est l’objet. La texture subtile de la matrice est en train de
changer, et cette mutation permet de nouvelles connexions rendues possibles.
Alors, ce temps passé dans le silence n’est pas un temps perdu, car chacun a pu
développer son champ de recherche, son mode d’être qui lui est propre.
Viendra un jour où ces êtres de
l’autisme ne seront plus montrés du doigt ou enjoints de se contorsionner pour
rentrer dans la norme du vieux paradigme en vigueur, mais seront accueillis
comme une grande bénédiction pour la matrice de réalité mutante. Car ce sont
eux qui portent les codes de la nouvelle matrice de réalité, celle qui vient et
sera un jour la nouvelle matrice usuelle, dans laquelle les autistes seront
pleinement nés, et leur multidimensionnalité rendue opérationnelle.
Leur vérité intérieure n’aura plus
besoin de protection outrancière dans cette nouvelle matrice non falsifiée, eux
qui n’ont jamais su mentir ou quitter l’axe de leur vérité profonde. Ils ont
toujours connu, au fond de leurs cellules, les codes d’une matrice non falsifiée.
La communication multidimensionnelle
Il existe un langage entre les
êtres, un langage entre l’être et son environnement informationnel, qui est un
langage au-delà du langage. Il s’agit d’un langage universel qui utilise les
images et les formes-pensées, et se transmet de façon quantique. Il échappe aux
mots et il est alors impossible de le retranscrire sous forme verbale, ni même
de le restituer via le cerveau. La fréquence vibratoire de ce langage est
différente de la langue usuelle, et il nécessiterait une image complexe pour le
restituer. Les autistes aimeraient parfois parler en images afin de restituer
quelque chose de leur intériorité où tout co-existe, car cela ne passe pas par
la bouche, rendue caduque.
La communication multidimensionnelle
est le langage du futur, et nos cerveaux auront encore besoin d’évoluer afin
d’en réceptionner les codes.
Comme de très nombreux êtres je
m’inscris dans un nouveau paradigme qui est le fruit d’un grand travail
collectif. Ceux qui m’ont précédée ont fait évoluer, par vagues successives, la
compréhension de ce qui s’annonce comme une mutation de notre ADN, notre
structure fondamentale. Ce qui est à l’œuvre n’est pas seulement la mutation de
nos comportements sociaux. C’est l’univers lui-même qui est en pleine mutation,
car lorsque nous réaffirmerons notre nature multidimensionnelle et quantique,
toutes les parties de nous-mêmes reviendront dans la lumière et ce serait un
tel feu d’artifice que l’espace-temps se
décourberait, libérant le rayon de notre Etre. Je dédie ce texte à tous ceux
qui s’interrogeront sur qui ils sont et oseront affirmer leur différence comme
un don précieux à l’humanité. Je le dédie à celle que je suis devenue, apaisée
après ce long voyage mouvementé au pays de qui-je-suis.