jeudi 22 septembre 2016

Le paradigme autistique

[Textes Juillet 2016 / dessins 2000 / 2001]
La taille du cristal multidimensionnel quantique

Ce qui fait la spécificité de chaque être, est sa structure géométrique intime. Cette structure est amenée à évoluer par une construction constante. Tailler son cristal intérieur est l’acte de vie qui me semble le plus essentiel. Aucune expérience sur terre ne devrait être faite autrement que pour mener à bien cette tâche de tailler son cristal intérieur, lui rendre son aspect quantique et multidimensionnel, à partir de notre propre singularité. Car chaque cristal est unique. Chacun qui a entamé le processus de tailler son cristal intérieur devient un être singulier, un être unique, un être dans sa spécificité.
Ce que je ressens des autistes, est qu’ils sont une famille atypique de cristaux, leur cristal est particulier, ou peut-être sont-ils spontanément dans la conscience que l’important, dans leur vie, est le temps accordé à tailler ce cristal pour le rendre plus spécifique encore. Les autistes ont cela en commun de passer beaucoup de temps au développement de leur spécificité, comme si rien d’autre n’avait autant d’importance. Comme si la connaissance et la conscience de leur spécificité, de leur fonctionnement (et dysfonctionnement) intime, pouvait devenir une activité principale jusqu’à l’envahissement.
Le cristal intime des autistes est encodé d’une façon différente, et lorsque la pointe du cristal rencontre la texture de la matrice de réalité existante, quelque chose se produit, une sorte d’incompatibilité, de répulsion profonde. L’information encodée dans ce cristal ne s’emboîte pas avec la texture matricielle, et c’est un long travail de patience pour l’individu, que de trouver des codes d’accès et de fonctionnement qui lui sont étrangers ; ou encore, d’attendre que les acteurs de la matrice usuelle l’aient suffisamment fait évoluer, par leur propre évolution de conscience, pour que l’énergie et les règles qui l’animent en deviennent acceptables. C’est le travail collectif de transformation de la matrice usuelle qui fera qu’un jour, les autistes pourront emboiter leur cristal dans la texture matricielle et le faire fonctionner de façon plus aisée, au lieu de tant de dysfonctionnements.
Alors les autistes apparaîtront tels qu’ils ont toujours été sans même pouvoir le manifester. Et ils apporteront leur pierre essentielle au nouveau paradigme humain qui pose déjà tous ses ancrages de mutation.

La fleur-cristal des autistes

Chaque être possède au fond de son cœur un cristal taillé en fonction des qualités à développer ou déjà développées tout au long de la vie.
Le cristal des autistes est taillé pour une mission particulière. Il fonctionne comme un capteur multidimensionnel, capable de traiter des informations de haut niveau pourvu qu’elles soient en relation avec un champ très précis qui corresponde au champ d’action de l’individu. Aussi, chaque autiste est un être singulier, ce n’est pas tant à ses symptômes qu’on peut le reconnaître, puisqu’il se peut que des autistes aux symptômes très différents, voire radicalement opposés, soient indifféremment validés dans ce diagnostic. En fait, il s’agit plutôt d’une construction interne globale, singulière et spécifique. L’identité autistique obéit plutôt à un paradigme nouveau, radicalement mutant, et qui se rend visible de par la multiplication du phénomène, que les personnes aient été diagnostiquées ou non.
Les autistes savent très bien ce pour quoi ils sont venus, ce qu’ils sont venus développer, et ils ne perdent pas de temps à autre chose (= intérêts restreints voire obsessionnels), ils n’ont pas besoin qu’on leur indique comment s’y prendre (= autodidactes). Ils échappent au temps et à l’espace tels que définis dans l’ancien paradigme tridimensionnel (ou au contraire le ritualisent de façon hyper exacte, sans doute pour mieux en apprivoiser cette version linéarisée). Pour les autistes, le nouveau paradigme qui les anime relève d’une pensée non linéaire, multidimensionnelle et quantique.
Cet aspect sera plus ou moins développé par chacun, mais cela peut être la base d’une nouvelle famille, et ses membres sont en train de s’identifier les uns les autres, et nommer leur appartenance à quelque chose en émergence qui a été nommé autisme.


La naissance à soi-même

Les autistes ont développé une très grande connaissance d’eux-mêmes, ils ont une grande conscience de leur potentiel, de leurs dysfonctionnements, de leur singularité. Cette connaissance d’eux-mêmes est le résultat d’un long parcours à arpenter leur être intérieur. Cet être intérieur est ce qui leur est le mieux connu. Ce qui leur reste inconnu, c’est leur être extérieur, c’est ce que peut devenir leur être au contact de la matrice de réalité extérieure. Car cela vaut un acte de naissance. Il leur faudrait passer de la connaissance d’eux-mêmes, à la naissance d’eux-mêmes. Mais ils ont gardé souvenir de leur naissance physique, la matrice de réalité qu’ils ont découverte était étrange, incompatible avec leur fréquence vibratoire, certains ont vu toutes leurs fonctions se bloquer, tant le choc a pu être grand. D’autres au contraire ont développé leur grande intelligence pour la mettre au service exclusif de comprendre comment il peut être possible de fonctionner dans une telle matrice de réalité. Les autistes sont des êtres du silence. Ils ne sont pas encore nés. Ils sont encore dans la matrice interne qui leur sert de grande protection. Telles des chenilles en attente de devenir papillons. Leur temps vient, lentement. Ce qui permet leur naissance à la matrice de réalité extérieure sont les grands changements de conscience dont cette matrice est l’objet. La texture subtile de la matrice est en train de changer, et cette mutation permet de nouvelles connexions rendues possibles. Alors, ce temps passé dans le silence n’est pas un temps perdu, car chacun a pu développer son champ de recherche, son mode d’être qui lui est propre.
Viendra un jour où ces êtres de l’autisme ne seront plus montrés du doigt ou enjoints de se contorsionner pour rentrer dans la norme du vieux paradigme en vigueur, mais seront accueillis comme une grande bénédiction pour la matrice de réalité mutante. Car ce sont eux qui portent les codes de la nouvelle matrice de réalité, celle qui vient et sera un jour la nouvelle matrice usuelle, dans laquelle les autistes seront pleinement nés, et leur multidimensionnalité rendue opérationnelle.
Leur vérité intérieure n’aura plus besoin de protection outrancière dans cette nouvelle matrice non falsifiée, eux qui n’ont jamais su mentir ou quitter l’axe de leur vérité profonde. Ils ont toujours connu, au fond de leurs cellules, les codes d’une matrice non falsifiée.

La communication multidimensionnelle

Il existe un langage entre les êtres, un langage entre l’être et son environnement informationnel, qui est un langage au-delà du langage. Il s’agit d’un langage universel qui utilise les images et les formes-pensées, et se transmet de façon quantique. Il échappe aux mots et il est alors impossible de le retranscrire sous forme verbale, ni même de le restituer via le cerveau. La fréquence vibratoire de ce langage est différente de la langue usuelle, et il nécessiterait une image complexe pour le restituer. Les autistes aimeraient parfois parler en images afin de restituer quelque chose de leur intériorité où tout co-existe, car cela ne passe pas par la bouche, rendue caduque.
La communication multidimensionnelle est le langage du futur, et nos cerveaux auront encore besoin d’évoluer afin d’en réceptionner les codes.

Le paradigme autistique

Comme de très nombreux êtres je m’inscris dans un nouveau paradigme qui est le fruit d’un grand travail collectif. Ceux qui m’ont précédée ont fait évoluer, par vagues successives, la compréhension de ce qui s’annonce comme une mutation de notre ADN, notre structure fondamentale. Ce qui est à l’œuvre n’est pas seulement la mutation de nos comportements sociaux. C’est l’univers lui-même qui est en pleine mutation, car lorsque nous réaffirmerons notre nature multidimensionnelle et quantique, toutes les parties de nous-mêmes reviendront dans la lumière et ce serait un tel feu d’artifice que l’espace-temps se décourberait, libérant le rayon de notre Etre. Je dédie ce texte à tous ceux qui s’interrogeront sur qui ils sont et oseront affirmer leur différence comme un don précieux à l’humanité. Je le dédie à celle que je suis devenue, apaisée après ce long voyage mouvementé au pays de qui-je-suis.

Les nouvelles réalités autistiques



Comment se fait-il qu’autant de personnes souffrent de ne pas s’intégrer dans la matrice de réalité qui leur est proposée ?
Comment se fait-il qu’autant d’enfants actuels soient diagnostiqués autistes et réinventent les codes de leur propre réalité ?
Ceux qui écoutent leur cœur suivent une autre route que celle dictée par la norme sociale.
Ceux-là vivent dans le conflit permanent de la voie de leur cœur et de la voie dictée, qui devient voie de dictature.
Puisque l’autisme est validé comme une construction neuronale différente (certains diront déficiente) de nature éventuellement génétique, ces êtres-là sont ils venus à ce point avec un corps différent afin de vivre une expérience différente depuis une matrice de réalité différente ?
Qu’en serait-il donc si la matrice de réalité usuelle (qui fait norme) était créée par cette minorité (grandissante) que sont les personnes « souffrant » de troubles du spectre autistique ?
A quoi ressemblerait la texture même du réel (dite « matière »), ou encore l’organisation sociale en tant que lieu des échanges typiques ?
La matrice de réalité telle qu’elle s’est développée depuis des temps très anciens est en train d’arriver à son terme. Il semble qu’une nouvelle matrice de réalité soit en train de lui être lentement substituée, et qui pourrait être le fruit du travail conjoint de tous ceux qui sont restés en dehors, exclus de cette ancienne matrice, et de ceux qui malgré tout auront trouvé comment avoir une double nationalité et naviguer entre les deux.

[Texte Novembre 2014 / dessins Novembre 2013]